Eider à duvet - Somateria mollissima
Classe : Oiseaux (Aves en latin)
Ordre : Ansériformes
Famille : Anatidés
Genre : Somateria
Longueur : 50 à 71 cm
Poids : 1200 à 2800g
Longévité : 20 ans (c’est la plus grande longévité observée chez un canard de mer)
Nom scientifique : Somateria mollissima
Caractères distinctifs :
Il est appelé aussi Eider commun.
Ce sont de gros oiseaux aux formes massives, au corps trapu, la tête triangulaire et le front fuyant dans le prolongement du bec.
Deux caractères très distinctifs méritent l'attention :
D'abord, le dimorphisme sexuel très marqué mais pas tellement exceptionnel chez les anatidés.
En second lieu, la forme très curieuse, presque triangulaire de la tête.
Celle-ci est due, en partie, à une adaptation spéciale qu'on rencontre chez un assez grand nombre d'animaux marins comme l'albatros, les puffins et aussi les iguanes marins.
L'absorption d'eau de mer chez tous ces animaux se nourrissant en plongée, pose le problème de l'élimination du sel.
La concentration en est trop forte pour que les reins puissent s'en charger. C'est alors qu'une glande spéciale dans le nez excrète les cristaux de sel que l'animal souffle dehors.
Le mâle : son plumage présente une combinaison typique de noir de blanc : calotte noire sur la tête, joues blanches, le dos est blanc, le ventre et les flancs sont noirs ainsi que la queue, les ailes sont noires et blanches.
La nuque et les côtés du cou sont vert olive très pâle, sa poitrine légèrement rosée.
La femelle : elle est entièrement brune, rayée de noir. Elle possède un bandeau un peu plus clair du bec à l’arrière de l’œil.
Elle est comparable à la femelle colvert mais reste reconnaissable grâce au profil de sa tête.
Son plumage d'éclipse est presque entièrement marron-noir.
Ses couleurs d'été lui permettent de se camoufler dans les rochers et dans la végétation durant la période de reproduction.
Le jeune ressemble à la femelle mais montre une plus grande variété dans son plumage qui est plus sombre.
Le bec cunéiforme est jaune orangé au printemps et prend une teinte tirant du jaune au gris ou au vert au cours des autres saisons.
Les pattes sont verdâtres, parfois jaunâtre.
Les mâles adultes muent en juin, les femelles en août.
Habitat :
L'Eider à duvet est un migrateur partiel, beaucoup restent près des zones de nidification.
L'hiver, ils arrivent en octobre-novembre, selon l'intensité du froid.
On le retrouve sur les côtes de la Manche ainsi qu'en Bretagne, parfois même sur certains fleuves, lacs d'eau douce alpins et la mer Méditerranée.
L'été, ils remontent vers leurs zones de reproduction en avril, la nidification a lieu sur l'Atlantique nord, à la limite de la banquise, le long des côtes de la mer du Nord, de la Scandinavie à l'Islande.
Ils préfèrent les côtes sablonneuses et ou rocheuses mais toujours à proximité immédiate de l'eau.
Alimentation :
C'est un excellent plongeur malacophage qui ne craint pas de s'immerger à plus de 25 mètres de profondeur et d'y rester plus d'une minute.
Son alimentation principale est composée de crustacés, de mollusques, des gastéropodes, des échinodermes, quelques insectes aquatiques qu'il complète également parfois de divers végétaux qu'il trouve en bord de mer.
Reproduction :
La femelle ne couve qu'une fois par an, vers mai - juin.
Elle prépare seule le nid, sur le sable ou dans les rochers, le couvre de quelques végétaux, de débris de coquillages et surtout d'une épaisse douche de son duvet convoité pour ses nombreuses propriétés, il est le plus léger, le plus doux, le plus chaud et le plus élastique (+ / - 90g de duvet par nid).
Elle arrache ce duvet de son estomac et forme ainsi un gros bourrelet autour du nid qui lui servira à recouvrir ses œufs et maintenir la chaleur lorsqu'elle partira en quête de nourriture
Elle y pondra entre 4 et 6 œufs durant 21 à 26 jours.
Les œufs, de couleur verdâtre tirant parfois sur le bleu, contiennent assez souvent 2 jaunes.
Les petits sont nidifuges et s'envolent vers 2 mois.
Ils sont régulièrement capturés par des prédateurs comme les goélands, les mouettes, les corbeaux et les labbes ou meurent de faim durant la première semaine de vie.
Ce sont des oiseaux paisibles, si un prédateur lui vole un petit, elle reste tranquillement auprès du nid, fixant tristement le voleur en émettant des cris et reprendra place sur le nid ensuite.
Mais certaines se défendent autant qu'elles le peuvent, s'élançant sur l'ennemi à coups de bec.
Le mâle ne participe pas à l'incubation, il reste à distance, surveille et prévient par ses cris tout danger éventuel.
Aussitôt après la naissance, la femelle ainsi que les autres femelles qui ne nichent pas, font rapidement quitter le nid aux petits en les prenant sur le dos pour les amener à la mer.
Ils forment alors des groupes de plusieurs couvées, dirigés par les mères qui battent constamment l'eau pour remonter en surface de petits coquillages et des vers afin de nourrir les petits encore incapables de plonger.
Cette énorme "crèche" sur l'eau durera 8 semaines.
La femelle dominante reste constamment en alerte, la queue et les ailes déployées et, de façon très agressive, oblige les autres femelles à rester en périphérie tout en émettant des cris soutenus et gutturaux (de la gorge) "korr-korr".
Avant même la naissance, les mâles quittent les femelles et se regroupent en une vaste colonie pour s'envoler muer vers les hauts fonds côtiers, à l'embouchure des rivières, riches en crustacés et en invertébrés
La première nidification a lieu vers l'âge de 2 ou 3 ans.
Comportement :
C'est un oiseau très sociable qui se regroupe en une vaste troupe de 10 à plus de 1000 oiseaux.
Il alterne le vol battu et le vol plané, ce qui le rend différent des autres canards.
Son épaisse fourrure lui permet d'affronter les froids les plus rigoureux des régions nordiques.
Les habitants du grand Nord utilisent son duvet qu'ils récoltent dans les nids, une fois les petits partis et en confectionnent des vêtements chauds et des édredons (du finlandais Oedar et dun : duvet d'Eider).
La nuit, les Eiders se rassemblent en troupes denses, soit sur l'eau au large, soit près d'un coin de terre abrité et, lorsque les conditions sont extrêmement froides, une partie des Eiders se déplace en périphérie du groupe afin d'empêcher la glace de se former.
Pour se protéger du froid, ils réduisent leurs dépenses d'énergie en restant inertes, sans même se nourrir et se collent les uns aux autres.
Chant :
Le mâle est très bavard, surtout s'il sent du danger, il émet alors une série de sons rauques "kou - rouu" alors qu'en saison nuptiale, son cri ressemble au roucoulement obsédant des pigeons et s'entend à grande distance.
Eider qui chante
La femelle est plus calme, elle répond au mâle par des "korr-rrr" gutturaux pendant qu'elle se nourrit et lors de la parade nuptiale et lorsqu'il s'agit de défendre ses petits, elle émet des "kar kar" brefs et secs.
Les canetons émettent également des cris, des petites notes aiguës lorsqu'ils sont contents et des sifflements monosyllabiques en cas d'appel de détresse.
Informations complémentaires en élevage :
Le duvet de l'Eider est très convoité pour les qualités isolantes particulières de son duvet qui sert à la confection de vêtements d'hiver pour la montagne et le ski et également pour les édredons.
Sa valeur marchande est très élevée et c'est sans doute la raison pour laquelle l'oiseau n'est pas chassé pour sa chair, car le duvet de l'oiseau mort perd toutes ses propriétés.
Vermifuge en mars et octobre
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