Ce matin du mois d’août, je consacre la matinée à visiter « Landerneau »,
charmante cité située en Finistère, département voisin, le centre-ville, côtoyer
la rivière « Elorn » et son chemin de halage sous un soleil qui semble décidé à
inonder la ville de ses rayons.
La raison de ma présence très matinale ici est simple : déposer, non sans une
certaine inquiétude, ma sarcelle Baïkal à la clinique vétérinaire ; rendez-vous
a été pris trois jours plus tôt en consultation et le jour fatidique est arrivé.
Alors quoi de plus facile pour « tuer le temps » entre attente et promenade que
de m’attabler devant une tasse de café, d’effeuiller les pages du journal où comme
au quotidien, les nouvelles ne sont pas, malheureusement, plus rassurantes que la
veille, mais ma préoccupation est ailleurs :
Le diagnostic effectué lors de la première consultation m’inquiète, il s’agit d’une tumeur
et l’intervention programmée consiste à l’ablation d’un petit kyste.
La protubérance que j’avais observée, chaque matin, aux soins, et que j’attribuais à
une petite plaie anodine avait pris en deux semaines, un volume inquiétant m’incitant,
à consulter un vétérinaire…
Fin de matinée, le moment fatidique est enfin arrivé et je m’interroge :
A t’il supporté l’anesthésie et comment va-t-il supporter une semaine d’une petite
« quarantaine » que je dois impérativement respecter pour la tranquillité de l’oiseau
lui-même mais aussi pour éviter toute agression qui pourrait lui faire perdre les fils
cousus et ouvrir la plaie…
Je suis vite rassuré à l’accueil par les premières paroles de l’assistante vétérinaire
qui me remet la boîte de transport où l’oiseau a réintégré sa place pour le voyage retour.
L’oiseau examiné au domicile, révèle les stigmates de l’intervention récente effectuée
dans les règles de l’art :
Les plumes ont été rasées à la gorge sur 15 cm2, le fil est visible et la peau porte
les traces argentées de l’aluminium cautérisant.
Je l’installe dans la volière « kiosque » couverte disponible qui fera office d’infirmerie
de campagne où il dispose de nourriture et d’eau…
Monsieur Baïkal me semble très calme et m’étonne par ce comportement après avoir
subi en quelques heures à la fois le stress du transport (160kms, aller-retour) et surtout
celui de l’opération…
Jour après jour, je l’observe tentant de suivre à la lettre les recommandations du
vétérinaire en surveillant la cicatrisation de la plaie et l’éventuelle apparition d’une
infection que l’on ne peut pas exclure.
La vitalité de l’oiseau, assez remarquable, va me permettre de réintégrer ce dernier
en volière au bout d’une semaine d’isolement et d’y retrouver sa compagne abandonnée
depuis plusieurs jours, et pour cause… !
La vie va reprendre son cours pour notre couple et les autres congénères de la volière,
que l’image ou la silhouette de notre Baïkal partiellement déplumée ne semble pas
déranger :
pensez donc, un canard sans plume à la base du cou, il faut l’admettre, c’est un
accoutrement peu ordinaire chez nos anatidés !
Reste des interrogations sur l’origine et la nature du kyste dont il était porteur ?
Une analyse plus poussée afin de déterminer s’il s’agissait, dans son cas, d’une tumeur
bénigne ou maligne n’aurait rien apporté de plus qui soit de nature à améliorer la
guérison.
Alors malgré les incertitudes qui pèsent sur la santé future de cet oiseau, j’ai
fait ce qui me paraissait le plus utile : provoquer l’intervention pour lui donner,
au moins, une chance de survie…
Aujourd’hui 11 octobre, Monsieur Baïkal, semble sorti d’affaire…la mue
se fait attendre mais rien de plus normal sûrement, en pareille circonstance.
Ce retard imputable à l’intervention aura peut-être perturbé le métabolisme
naturel de celui que j’appelle désormais mon « rescapé » …
Qu’auriez-vous fait, qu’en pensez-vous, comment auriez-vous agit à ma place ?
Canard22
Photo1 : Le couple de « reproducteurs » à son arrivée le 10 juin 2011.
Photo2 : Retour de clinique en isolement le 26 août…
Photo3 : Monsieur Baïkal, convalescent, en volière le 8 septembre…