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Auteur Sujet: L' Ibis nippon - Nipponia nippon  (Lu 9285 fois)

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12 décembre 2008 à 22:32:06
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L' Ibis nippon, Nipponia nippon,  トキ, (鴇)


Youyou (le mâle) et Yangyang (la femelle) sont 2 Ibis nippon offerts au Japon par la Chine en 1999.
Ils sont les parents de Yuuyuu, un oisillon né par incubation artificielle.
 

Classe : Oiseaux

Ordre : Ciconiiformes.

Famille : Threskiornithidae
 
Genre   : Nipponia
 
Longueur   : 56 - 78.5 cm pour une envergure de 140 cm

Poids :  1,900 kg

Longévité : +  35 ans en captivité pour Kin le seul et unique toki japonais survivant.
                                       + 25 ans en liberté


Nom scientifique: Nipponia nippon

Synonymes  :  Ibis nippon - Toki - Ibis blanc - Ibis blanc du Japon - Ibis japonais
Autres noms : Japanese crested ibis - Japenese Crested Ibis - Japanese Ibis - Japanese White Ibis (En) - Ibis blanco japonés (Es) - Ibis nipón

Numéro de bague : 14


Caractères distinctifs :
L'Ibis nippon est un oiseau d'eau de taille moyenne, avec un long bec, cou et pattes qui sont typiquement caractéristiques des membres de l'ordre des Ciconiiformes.
Il arbore un plumage blanc, un bec noir courbé vers le bas, ainsi qu'une face nue autour de l'œil et des pattes rouge-orange.
Située en arrière des yeux, sa crête broussailleuse (huppe) lui a valu le nom de Xuan-mu (yeux tourbillonnants) dans la littérature ancienne.
Durant la saison nuptiale, la crête, la tête, le cou et le dos tournent au gris pour les deux sexes.
Svelte et gracieux du à la courbe émouvante et à son plumage magnifique, surtout lorsque les rayons du soleil frappent ses ailes déployées, illuminant ses teintes aux délicates nuances tirant sur les oranges et les roses.
Cette teinte élégante, à nulle autre pareille, a si fort impressionné nos ancêtres qu’elle a désigné une couleur particulière en japonais, c’est le toki-iro (couleur-ibis), disons le ‘rose tendre’, hautement appréciée durant des siècles.
Pas de dimorphisme sexuel.
Cette espèce est la seule du type Nipponia.

Habitat
A l'origine, l'Ibis nippon vivait en Chine, en Corée, au Japon, en Russie et Taïwan.
C'était un oiseau très commun dans toute l'Asie orientale.
Aujourd’hui, le Toki vit en milieu naturel dans un seul endroit au monde, le département de Yang, province du Shaanxi, en Chine.
L'habitat comprend la région de nidification et la région de résidence.
La zone de reproduction se situe dans les forêts en vallées, à distance des hautes montagnes dont la superficie n'excède plus 200 km².
Plus de 60% de ce territoire est couvert de forêt de chênes ou de pins.
La zone de résidence se trouve au sud de la zone de reproduction, beaucoup plus grande, avec des basses collines et plaines comme paysage principal.
Elle est à 450-840 mètres au dessus du niveau de la mer.

Alimentation :
Le régime inclut des poissons (carpe, poissons-chat),  des coléoptères, des larves de coléoptères, des grillons, des escargots, des moules, des vers de terre, des loches et des  escargots de rivière.

Reproduction :
L'Ibis nippon revient dans sa région de reproduction à partir de décembre.
L'oiseau est monogame, et reste en couple toute l'année. 
En plumage nuptial, les plumes de la tête de l'oiseau, les ailes et le dos deviennent gris foncé, pour les deux sexes.
Durant la saison de reproduction, ils vivent en groupe.
Dans le secteur de nidification, chaque couple s'approprie un terrain de plusieurs hectares, y compris les rizières pour s'alimenter ainsi que de hauts arbres pour se reposer et nicher.
Le nid, simple plate-forme, construit avec des branchages et des brindilles, lâchement tressés, est de 50-70 cm de diamètre dans les arbres, chênes ou pins.
En mars, les femelles pondent de 2 à 4 œufs bruns mouchetés de bleu-gris, à intervalle de 1 ou 2 jours..
Les deux sexes incubent les œufs pendant 26-30 jours.
Le couple défend son nid et ses oisillons contre les rivaux de même espèce par des gestes de menace, comme le battement d'ailes, extension de la tête, bec en l'air puis s'abaissant d'un coup, le vol de poursuite.
Ils recommencent habituellement une nouvelle couvée si les œufs sont infertiles ou perdus à cause des prédateurs.
L'oisillon est alimenté par régurgitation et s'emplume 45 jours plus tard, en juin.
Quand la saison de reproduction est terminée, les Ibis nippons se réunissent en un ou deux groupes et rejoignent les rizières, les étangs d'eau douce, les lacs et les prairies.
Les jeunes deviennent matures et aptes à la reproduction à 3 ans

Comportement :
Sociables en captivité.
Les Ibis nippon ne migrent pas.
Les oiseaux connus voyagent seulement de leur endroit de reproduction aux secteurs de résidence et de nourrissage en arrière du pays.
Dans la région de reproduction, on peut y trouver aussi des corvidés, des muscipiadés, des phasanidés, des columbidés, des accipitridés et des faucons vivants dans la même zone.
Dans la région de résidence et de nourrissage, on y trouve des Ardéidés, des anatidés, des Alcédinidés et des Fringillidés.
Quelques animaux prédateurs de l'Ibis nippon : des rapaces, des autours, des crécerelles, des martres à gorge jaune et des belettes sibériennes.

Chant :
L'Ibis nippon émet une sorte de croassement "caw caw".
 
Quelques vidéos :
http://ibc.hbw.com/ibc/phtml/votacio.phtml?idVideo=514&Nipponia_nippon
http://ibc.hbw.com/ibc/phtml/votacio.phtml?idVideo=501&Nipponia_nippon
http://ibc.hbw.com/ibc/phtml/votacio.phtml?idVideo=518&Nipponia_nippon



Informations complémentaires sur l'espèce dans le monde :
Vénéré comme étant le symbole national japonais.
L'Ibis nippon a été recensé parmi les Ibis les plus rares au monde, son espèce est en péril.
En avril 2008, on a aperçu un Ibis nippon au sud du fleuve chinois Yangzi Jiang. Il s'agissait de la première apparition de cet oiseau depuis 50 ans.
Le 25 septembre 2008, 5 couples ont été libérés sur une île de Niigata, la seule zone où l'espèce nichait autrefois, les oiseaux ont été entrainés à trouver seuls leur nourriture ainsi qu'à nicher.
Une centaine d'autres, de Corée du Sud devraient suivre le même chemin si l'expérience réussit.
Un couple d'Ibis, âgés de 5 ans, déjà parents dans le centre de la province du Shanxi arrivera sur le sol du Pays du Matin Calme le 17 octobre 2008, offerts par le président chinois Ju Jin-tao lors de sa visite en mai dernier en Corée du sud.
En 1980, il ne restait que 7 Ibis nippon en chine, à présent ce nombre est de près de 1000 grâce au programme d'élevage.
La chasse (autrefois très répandue, et à présent illégale), la destruction de l'habitat, l'abattage des arbres des aires de nidification, les pesticides, et sa magnifique crête, dont les plumes étaient très prisées pour orner les chapeaux sont responsables du déclin de cette espèce.
Les Premiers Ministres chinois et japonais se sont rencontrés au début de l'année 2007 au cours d'une réunion de l'ASEAN (Association of Southeast Asian Nations), et ont discuté de la conservation de l'Ibis nippon, un des oiseaux devenu les plus rares d'Asie.
"Nous espérons que ce bel oiseau volera librement dans les cieux de Chine et du Japon et sera dans le futur un symbole de l'amitié entre les deux pays" a déclaré Noritaka Ichida, directeur de la division Asie de BirdLife International.
Le plan est d'atteindre d'ici 2015 au total soixante Ibis. Les oiseaux sont élevés dans le Sado Japanese Crested Ibis Preservation Center, les Ibis ont été mis à disposition par la Chine.

Informations complémentaires en élevage :
Seulement en Chine et au Japon.
Mis en danger et au bord de l'extinction, avec un total de 48 individus enregistrés en 2001.
Ces dernières années, la colonie sauvage unique n'est jamais montée à plus de 22 oiseaux au Japon, bien qu'une moyenne de cinq nouveaux nés par an ait été enregistrée pendant la dernière décennie.
Un oisillon par an est pris de l'Ibis sauvage pour s'ajouter à un projet d'élevage captif dans le zoo de Pékin, où plusieurs oiseaux ont été élevés avec succès.
Il y avait six Ibis japonais maintenus en captivité au centre japonais de conservation de Sado Ibis en 1981.
Cinq d'entre eux étaient des femelles (un "parent" avait 14 ans, et les autres étaient plus jeunes mais les âges exacts étaient inconnus) et il restait un mâle appelé « Midori ».
Deux femelles sont mortes durant l'année 1981.
En mars de 1982, « Shiro », une des deux plus jeunes femelles a été placée avec le mâle Midori, dans la même volière d'élevage.
L'autre plus jeune femelle appelée « ao » a été atteinte d'arthrite sur une de ses pattes et n'était pas apte à la reproduction.
Elle n'avait jamais été utilisée pour la reproduction avant sa mort en 1986.
Bien que Shiro et Midori aient montré le comportement typique de reproduction pendant la saison d'élevage en 1982, on n'a observé aucune reproduction cette année.
Au printemps de 1983, l'activité sexuelle a été fréquemment observée, et la ponte d'œufs a été prévue.
Cependant, Shiro est soudainement morte sans raison apparente.
L'autopsie a révélé qu'un œuf était coincé dans l'oviducte et ceci a été présumé pour être la cause de sa mort.
Après 1983, la vieille femelle a été accouplée avec Midori presque chaque année jusqu'en 1989.
Ces parents ont été jugés être sexuellement en activité de part leur comportement et la coloration nuptiale présente bien avant la période de reproduction.
Cependant, la multiplication était non réussie.
Il est important de considérer la raison pour laquelle les scientifiques japonais ont échoué dans leurs tentatives de multiplier l'Ibis japonais en captivité.
Deux ont rapporté des espèces, l'Ibis sacré (Threskiornis aethiopicus) et l'Ibis rouge ( Eudocimus ruber ) qui se sont multipliés en captivité dans le zoo de Tama, Tokyo.
Ce fait suggère la possibilité que l'Ibis Japonais peut se multiplier en captivité.
La conclusion d'un œuf dans la femelle morte en 1983 soutient aussi cette possibilité.
Cependant, il n'y a pas assez d'Ibis nippon pour prouver cette hypothèse.
Les scientifiques chinois ont réussis la reproduction en captivité d'Ibis japonais récemment dans le zoo de Pékin et ont eu deux et trois jeunes, respectivement en 1992 et 1993.
Vermifuge en mars et octobre.
 

Histoire :
Les ibis japonais étaient plutôt communs au Japon au XVIIIème siècle et largement répartis sur la majeure partie de Honshu (l'île principale), d'une région du Hokkaido et de quatre petites îles : Sado, Oki, O-shima et Hachijohjima.
Au 19ème siècle, ils ont augmenté leur distribution à Kyushu et Shikoku, les deux autres grandes îles du Japon.
La fin du XIXe siècle fut catastrophique pour le Toki du Japon en raison d’une chasse incontrôlée et du développement industriel du pays. Au début des années trente, il n’en restait plus que quelques spécimens. Des rapports font état de cinq à vingt, tout au plus, dans la région de la péninsule de Noto, préfecture de Ishikawa, et de soixante à cent sur l’île de Sado dans la préfecture de Niigata.
Cependant, ils ont été redécouverts dans la péninsule de Noto en 1929 et en île de Sado en 1930.
Une nette régression de la population d'Ibis du Japon a été démontrée entre 1950 et 1980.
En 1952 déjà, le Toki était classé dans les espèces spéciales à protéger au Japon, puis dans le monde, en 1960. Ce fut vers cette époque que les villages de Sado établirent des aires d’alimentation pour les oiseaux et que le gouvernement national fit l’acquisition de terrains boisés avec le statut de ‘forêt nationale pour la nidification du Toki.
Jusque dans les années 1960, près de 2 000 Ibis hivernaient en Corée, mais les derniers ont été vus en 1979 à Panmunjom, près de la province du South Gyeongsang.
En dépit de tous ces efforts, à la fin des années 1970, on ne dénombrait plus que dix Ibis nippon survivant dans tout le pays.
La revue par Yamashina et Nakanishi (1983) a également décrit qu'on a souvent observé des Ibis japonais dans beaucoup d'endroits en Corée et à Primorskii Krai, et en Sibérie dans la  fin du 19ème et début du 20ème siècle, mais ces populations ont également disparu ensuite.
La dernière observation de ces espèces en Corée était en 1978 et à Primorskii en 1981 selon cette revue.
Alors qu'il ne restait que sept Ibis nippons en Chine en 1980, le pays a réussi à faire remonter ce nombre à près de 1 000 grâce à un programme d'élevage.
En 1981, les cinq derniers Ibis nippons avaient été placés en captivité, faisant disparaître l'espèce à l'état sauvage au Japon. Mais en mai 1981, sept ibis sauvages avaient été redécouverts en Chine centrale.
Inopinément, en 1994, deux couples nicheurs ont été découverts à Yang Xian, province de Shaanxi.
On a estimé que la taille de population comprenant des jeunes dans ce secteur en 1990 était entre 15-20 (rapport d'Ibis japonais - Project, Niigata-Ken, 1990).
C'est la seule population sauvage connue d'Ibis japonais dans le monde.
En plus de cette population sauvage, plusieurs individus (nombre exact inconnu) d'Ibis japonais, généralement des jeunes et d'un mâle adulte ont envoyés du centre japonais de conservation de Sado Ibis, et sont maintenus en captivité dans le zoo de Pékin. Une vieille femelle (estimée à 24 ans) survit également en captivité au centre japonais de conservation de Sado Ibis. Les autres individus capturés en 1980 et maintenus au centre sont morts.
En juin 2002, la population d'Ibis nippon sauvage a continué à augmenter régulièrement, suite notamment aux efforts pour protéger les sites de nidification et de nourrissage. Les estimations récentes affirment qu'il y a désormais plus de 500 individus sauvages en Chine. 
 
 
Je vous rajoute un petit texte.


Des compagnies de loches frétillent dans les eaux de la rizière

Kawakami Ryuichi, autre cultivateur de Niibo-mura, s’est mis à la riziculture écologique depuis bientôt vingt ans. Le voici à présent passionné par les techniques de riziculture sans labours. “Lorsque je vis que les eaux des rizières non labourées regorgeaient de loches, petits poissons medaka (Poecilia latipes) et escargots de rivière, je me suis dit immédiatement que c’était là la bonne méthode à suivre!”
Il abandonne donc ses rizières non labourées après la moisson, et l’année suivante il repique les plants à même les éteules inondées, vestiges de la récolte précédente. Des algues, telles que la oedogonium, viennent merveilleusement sur l’éteule et autres vestiges végétaux, libérant dans les eaux une masse d’oxygène salutaire à la croissance des loches, medaka et autres bestioles dont le Toki est friand.
“Ne pas labourer rend le sol plus fertile, et le riz bien plus savoureux. Inutile de se tuer et perdre son temps à labourer, et la récolte est tout aussi abondante,” assure Kawakami. “C’est le genre de situation où tout le monde trouve son intérêt, une relation de symbiose idéale : on obtient un riz de saveur supérieure, et les Toki trouveront des aires d’alimentation en abondance.”
Le riz est d’ailleurs vendu sous la marque “Toki Hikari”, et distribué aux citadins qui soutiennent ce noble objectif de sauvegarde des oiseaux en danger d’extinction..
 
Les plants de riz croissent et prospèrent dans des rizières d’où Kawakami Ryuichi (gauche) a banni tout engrais chimique et pesticide. Après la récolte, il maintient l’irrigation pendant l’hiver afin d’accroître la fertilité du sol et empêcher la croissance des mauvaises herbes.

Source : http://web-japan.org/nipponia/nipponia23/fr/topic/index.html


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Les contenus mentionnés appartiennent à leurs propriétaires respectifs

« Modifié: 13 décembre 2008 à 00:48:30 par Caramel2007 »


13 décembre 2008 à 09:19:24
Réponse #1
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  • location: Braine-le-Comte, Hainaut
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Espérons qu'ils parviendront à sauver l'espèce  +]

Merci Oyé oyé  ; )
"Lorsque quelque chose te parait insurmontable, c'est uniquement parce que tu doutes de toi "