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Auteur Sujet: Photographe animalier : Nicolas Rasson  (Lu 7741 fois)

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15 janvier 2010 à 23:13:50
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Photographe animalier : Nicolas Rasson

Les oiseaux sont devenus très vulnérables à cause des dégradations de leur milieu naturel par l’homme qui se préoccupe bien peu de leur devenir, souvent par simple ignorance.  Il nous appartient donc de les éveiller à ce monde particulier qui les entoure et avant tout à les émerveiller afin qu’ils prennent conscience qu’il est important de les préserver.

Huppe fasciée - Upupa epops



Monsieur Nicolas Rasson a accepté ma demande afin de répondre à un petit questionnaire concernant cette passion qui l'anime en tant que photographe animalier.

Macareux moine - Fratercula arctica



Tout d’abord, j’aimerais que vous nous parliez de vous afin que nous puissions mieux vous cerner.
Voici un lien vers un bref descriptif sur mon site : http://www.naturasson.be/index.htm

-   Qu’est-ce qui vous a poussé à vous intéresser aux oiseaux ?
Une passion développée en famille, essentiellement avec mes frères.

-   Depuis combien d’années avez-vous développé cette passion ?
Depuis mes douze ans. Cela fait donc maintenant 28 ans.

Bécasseau violet - Calidris maritima



-   Votre passion se concentre plutôt sur la photo ou sur votre attirance pour les oiseaux ?
Je ne m’intéresse à la photo que depuis 5 ans. Cela a donné un nouvel élan à ma passion où j’ai pu redécouvrir le plaisir de l’oiseau commun…. Et de la proximité avec l’animal J’ai commencé par la digiscopie qui permettait des photos à grande distance, pour évoluer vers du matériel réflex il y a deux ans.

-   Combien de temps en moyenne consacrez-vous à l’observation et la photo ?
J’aime beaucoup voyager et consacre une bonne partie de mes vacances à la nature et la photo. Durant l’année, j’essaye de voler un peu de temps le week-end pour cela. En fait, c’est un état permanent. Il se passe toujours quelque chose… Un busard en vol, un cigogne qui passe, un chevreuil au loin ….

-   Quels sont vos projets à court ou long terme à ce niveau ?
Je pars au Sénégal cet hiver, en Suède en mai et au Japon cet été. Le voyage au Japon aura une dimension essentiellement culturelle mais je profiterai bien évidemment de mes temps libres pour l’observation et la photo. La Suède sera consacrée aux chouettes et tétras. Le Sénégal aux rapaces et oiseaux d’eau (delta du Sine Saloum).

-   Faites-vous des expositions ? 
Exceptionnellement, j’ai exposé quelques fois mais toujours dans des expositions dont mes photos n’étaient pas le sujet principal.


Martin chasseur à poitrine bleue - Halcyon malimbica



-   Etes-vous plutôt du genre solitaire pour vos prises de vue ou plutôt escapade ornithologique en groupe de travail ?
Extrêmement solitaire, je préfère la balade à l’affût. Une question de patience sans doute ! Cette approche permet plus de surprises et de découvertes à mes yeux. Si je suis accompagné, c’est essentiellement par un membre de ma famille (épouse, fils, frère, …) ou un ami proche. Il faut accepter cette réalité : la photo est un plaisir très solitaire.

Je présume qu’il n’y a pas que la lumière du jour qui intervient dans le résultat, certaines époques étant plus propice que d’autres pour une bonne luminosité, mais la périodicité des migrations ou de la reproduction sont aussi des facteurs déclenchant  pour vous amener à des prises sur le terrain.
-   Comment préparez-vous une séance photos ? 

L’examen de la météo est évidemment essentiel pour préparer les réglages, de même que le biotope où je dois me rendre. Je préfère me balader tôt le matin (surtout lors de vacances familiales, car ceci est alors peu contraignant pour mes proches). Il faut également veiller à de petits détails techniques, type : mes piles sont-elles bien chargées ? Ai-je assez de cartes-mémoire ? Cela peut éviter de grosses frustrations !

-   Quel matériel utilisez-vous, zoom, téléobjectif … ?
Un téléobjectif 300 2.8 VR (Nikon), parfois avec un TC 1,4 ou 2 X. Je n’ai pas fait le choix du zoom, étant de toute façon toujours au maximum de la focale ! En fonction des circonstances, un pied est parfois utile. L’appareil est le Nikon D300.

-   Quels sont vos critères de sélection une fois sur le terrain ?
Mes réglages standards sont le plus souvent : iso 400, ouverture 2.8 et luminosité -0.7 … Cela peut évoluer très rapidement. Je suis par contre toujours en mode priorité ouverture.


Bihoreau gris - Nycticorax nycticorax



-   Quelles sont les clés du succès pour mettre en valeur un bon cliché ?
Cadrage, réglage de la lumière et netteté … et puis, le petit plus qu’on ne maîtrise pas toujours. Ce qui fait, d’une photo qui n’est peut-être pas parfaite sur tous les points précédents, dire à vos amis et connaissances : c’est ma préférée ! Et on ne sait pas toujours pourquoi !

-   Tant d’émotions se dégagent de vos photos, quels sont les secrets de votre talent ?
Le professeur d’art de ma fille estime que le talent ne représente que 1% du résultat, le reste étant du travail… Comme je ne pense pas avoir beaucoup de talent et étant plutôt dilettante dans ma passion, je suis extrêmement flatté de cette question…

-   Préférez-vous certains oiseaux en particulier ou certains thèmes définis ?
Je n’ai pas de préférence, aimant au-dessus de tout la découverte. S’il faut citer quelques noms mythiques : le grand tétras, l’ours, les baleines, le crocodile, l’hippopotame, les rapaces en général… Et ceux que j’aimerais photographier un jour : le lion, le tigre, le léopard, …

-   Vous immortalisez parfaitement vos prises de vue, à quoi attribuez-vous ce talent indéniable ?
Joker

Vanneau éperonné - Vanellus spinosus



-   Comment classez-vous ensuite vos prises de vue ?
Elles sont classées soit par voyage soit par dates. Je mets toujours les dates de prise de vue sur mon site Internet, ce qui me permet de retrouver après très facilement toutes mes photos ! C’est probablement l’aspect le plus fastidieux de cette passion.

-   Utilisez-vous une documentation particulière, des livres ou autres ?
Je suis complètement autodidacte.

-   Faites-vous de la macro, du paysage ou seulement de l’animalier ?
Essentiellement de l’animalier et un peu de paysage.

La nature nous livre sans pudeur  un fabuleux kaléidoscope naturel grâce à l’incroyable diversité de la faune et de la flore.  C’est une aventure captivante et exigeante qui nous fascine.
Par votre talent, vous parvenez à dissocier l’essentiel, à capturer les expressions, mais encore faut-il être présent au bon endroit, au bon moment.
-   Quels sont vos lieux de prédilection pour obtenir la meilleure concentration d’oiseaux ?
Certainement pas en Belgique ! Les grands espaces se trouvent ailleurs…

Vanneau du Sénégal - Vanellus senegallus



-   Préférez-vous certaines régions ?
Mon épouse et moi avons un faible pour les pays nordiques (Suède, Islande, Canada pour en citer 3 que nous avons fait). J’ai découvert l’Afrique l’an dernier… c’est à mon avis un vivier inépuisable !

-   Quelle approche privilégiez-vous ?
Comme évoqué plus haut, je suis plus promeneur qu’affûteur. La discrétion est évidemment essentielle.

-   Portez-vous une tenue de camouflage particulière ?
Vêtements sombres - rien de particulier.

-   Utilisez-vous des affuts ?
Malgré ma préférence pour la balade, il m’arrive régulièrement d’utiliser des affûts en voyage (ce fut indispensable pour observer l’ours cet été ; j’ai un souvenir merveilleux d’un affût à pélicans en Bulgarie…) J’ai également construit un petit affût dans mon jardin, en face d’un espace de nourrissage.
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Pélican gris - Pelecanus rufescens



-   Quels sont les temps d’attente vers un résultat probant ?
Très variable : de 5 minutes dans mon jardin à des heures sans rien voir… Il n’y a pas de règles, l’animal décide !

A chacun sa technique pour diffuser  un message, par cette volonté de prolonger l’instant et de partager avec nous votre travail, vous transmettez un savoir faire émotionnel intense de part votre recherche de l’esthétique une fois sur le terrain, tout est question d’observation et de patience.
-   Que conseilleriez-vous à un amateur d’oiseaux qui souhaiterait débuter ?

Rester motivé et enthousiaste en toutes circonstances. Présenter des photos sur un forum permet de recevoir des critiques constructives, permettant de progresser. Et la règle fondamentale : on ne dérange pas l’animal.

-   Tout est sans doute question d’affinités, mais quel message espérez-vous faire passer au travers vos réalisations ?
Bonne question ! A y réfléchir, qu’il serait dommage de gâcher une telle diversité par des comportements humains insensés


Fou de Bassan - Morus bassanus



-   Quel lien pourrait-on attribuer entre l’homme et l’oiseau ?
La frustration suprême que lui seul décide et est libre. Une perpétuelle leçon d’humilité…

-   Parlez nous d’un moment particulièrement riche en émotions qui vous a fortement  marqué, une situation époustouflante ou périlleuse ou encore une anecdote amusante.
L’observation du grand tétras l’an passé avec mon épouse. Nous le cherchions depuis des années, sans succès et cette fois-là, en Suède, il était devant nous. Voici le texte de mon compte rendu à ce propos : Notre guide nous amène alors dans tente pour passer la nuit, à proximité d’une arène à grands tétras. Tout est prévu : couchage, nourriture, boissons. Il repart. Nous sommes au milieu de nulle part. On se dit alors que, s’il ne vient pas nous rechercher le lendemain, nous serons bien en peine de retrouver notre route… Il fait bon, nous restons tranquillement dehors jusqu’à 20h, moment de rentrer dans l’affut. Un tétras lyre mâle passe en vol …, de même qu’un pic noir et un faucon hobereau. Début de la nuit, nous entendons la chouette de l’Oural. Nous nous endormons rapidement … plein de rêves ... allons-nous enfin décrocher le Graal … ?
Nous dormons un peu. A 4 heures du matin, un violent bruit d’ailes me réveille. Je pousse légèrement Bénédicte du coude… Un grand tétras mâle vient de se poser à terre. Le jour n’est pas encore levé mais il commence à poindre. Une émotion indescriptible nous envahit : il est là, devant nous, nous montre son superbe éventail de queue, donne un peu de la voix. 20 minutes de pur bonheur … Il disparaît tranquillement dans la forêt. Contrairement à Bénédicte, je n’arrive pas à me rendormir. Je n’en reviens pas : nous l’avons vu ! En écrivant ces lignes aujourd’hui, je ne suis pas sûr d’en être tout à fait remis…


Grand Tétras - Tetrao urogallus



16 janvier 2010 à 02:46:53
Réponse #1
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Bravo!!! Ce post a un goût de revenez-y!  : )


16 janvier 2010 à 08:00:48
Réponse #2
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genial merci nicolas pour ce temoignage  &§


16 janvier 2010 à 08:29:52
Réponse #3

Nous devons beaucoup aux photographes animaliers qui savent partagés partager un savoir également.

C'est toujours des instants grandioses devant toutes ces photographies.

Merci

Daffy  HY*


16 janvier 2010 à 09:51:25
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merci pour ces photos elle sont vrément magnifique +]


16 janvier 2010 à 09:57:32
Réponse #5
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  • super caractère

On devrait le faire régulièrement


 (1)


 (ù)


16 janvier 2010 à 12:52:29
Réponse #6
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Tout ce qui n'est pas partagé est perdu...


16 janvier 2010 à 12:56:33
Réponse #7
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  • les canards plus qu'une passion un plaisir