AGIR ESPECES - LE 27 SEPTEMBRE 2020
APRÈS LE RAINBOW WARRIOR, L'ARCHE DE NOÉ ?
Vendredi 25 septembre, le Conseil d'État a présenté les conclusions des rapporteurs des différents recours contre l'arrêté du 8 octobre 2018. Nous allons donc enfin bientôt connaître la position de l'autorité suprême de justice administrative de notre République.
Selon la réaction du MTES au jugement prononcé, si le juge suit en l'état les recommandations du rapporteur:
- déboutant la coalition avec des conclusions entièrement reprises de la défense du ministère
- confirmant les positions des animalistes pour un durcissement du texte
- prononçant l'illégalité de la convention entre MTES et SAPV tel que pointé par Agir Espèces
et qu'aucune écoute n'est toujours accordée aux acteurs de la conservation ex-situ pour l'amélioration de cette législation, qui ruine les efforts et actions passées pour la préservation de la biodiversité,
l'étape suivante sera engagée:
Plainte auprès des services compétents de l'UE.
L'annulation de tous les enregistrements IFAP va déclencher de premières réactions d'indignation chez tous ceux qui s'y sont conformés,
qui ont passé d'interminables nuits à remplir ce fichier archaïque,
à produire une masse gigantesque de justificatifs pourtant déjà présents dans les différents registres obligatoires précédents et non remplacés dans une simplification pourtant promise,
à en créer pour des milliers d'espèces jusqu'alors non concernées et ce toujours dans les autres pays européens,
à re-marquer des spécimens selon des exigences toujours uniquement hexagonales et souvent contradictoires aux règles de l'UE et entraînant moult difficultés d'échanges internationaux et de transport national ...
et alourdissant considérablement le coût financier pour tout établissement et notamment les plus petits,
par des frais d'actes vétérinaires non médicaux,
de personnel pour procéder aux doubles voir triples tenues registraires ...
et évidemment l'acquittement de cette taxe inique !
Oui une grogne légitime, sur des conséquences qui avaient été largement anticipées et signalées à tous les acteurs, décideurs et utilisateurs.
Et l'inquiétude de devoir tout recommencer ?
De continuer à subir ?
À laisser graver dans le marbre que détenir, élever et protéger des animaux NON DOMESTIQUES, NÉS et ÉLEVÉS en CAPTIVITÉ depuis des générations est équivalent à la destruction des animaux SAUVAGES ?
À participer au TRAFIC ?
Et maintenant à la MALTRAITANCE ?
L'état français a semble t-il une aversion contre ceux qui s'intéressent réellement à la préservation de la biodiversité, ainsi après avoir coulé le Rainbow Warrior, il décide de couler l'Arche de Noé que nous représentons, alors même que les eaux montent inlassablement.
Non, la France ne nous reconnaît pas et nous stigmatise, nous jette dans les griffes des ANTI TOUT et des services de contrôle.
Non, l'application de cet arrêté ne vient pas servir les choix des législateurs dans la Loi pour la Reconquête de la Biodiversité.
Non, les espèces XBCD annexées au règlement européen ne sont pas mécaniquement objets de trafic ni en France, ni en Europe.
Et encore moins les spécimens nés et élevés en captivité depuis des générations, des dizaines pour certaines espèces.
Elles sont l'aboutissement du travail de générations d'éleveurs et conservateurs, qui sont eux menacés maintenant d'extinction en France, avec la conséquence de la dislocation de tout le patrimoine captif d'espèces, dont les cousins sauvages disparaissent eux inexorablement de leurs milieux toujours plus réduits, piégeux, stériles, pollués, empoisonnés ...
La défense de ce patrimoine continue, prochaine étape la CJUE.