… quand je parle des plumes, je ne pense pas (pas seulement …

) au caractère isolant de celles-ci, mais à la différence fondamentale entre les mammifères et les oiseaux (laissons de côté les reptiles qui ne sont pas homéothermes): sauf exception(s), les plumes signent l'aptitude supplémentaire appelée VOL (si, je t'assure …

), qui crée une thermogenèse plus importante, dans un métabolisme de base différent. Le vol, nécessitant beaucoup d'énergie et d'oxygène, fait globalement chauffer davantage le moteur que la marche ou la course; même au sol, sans voler, ce moteur différent consomme (et chauffe) davantage que celui de ceux qui ne volent pas.
Mais est-ce que cette température interne (nécéssaire) chez un oiseau est utile pour un œuf: manifestement non. L'énergie nécéssaire ne l'est que pour la croissance, à température externe optimale.
Dois-je aussi rappeler qu'un incubateur (actuel) est une enceinte climatique étanche: au contraire, dans un nid, le dessous des œufs n'est pas en contact avec l'oiseau qui couve
Car enfin, avec des sondes de précision, on peut constater que la température interne de l'œuf est différente entre le "bout rond" et le "bout pointu" (poche d'air)
D'autant que tous les oiseaux n'ont pas de "plaques incubatrices", pas toutes dépourvues de plumes, et que d'autres encore, comme les mégapodes , utilisent à la place la chaleur générée par la pourriture de matériau végétal, créant ainsi un tas de compost géant, ou celle de volcan; tandis que les pluviers crabe font partiellement utilisation de la chaleur du soleil et encore le Ganga Namaqua des déserts du sud de l' Afrique , qui a besoin de garder ses œufs frais pendant la chaleur du jour, se tient debout les ailes tombantes pour ombrager les œufs !

Notons aussi, pour la culture générale

que la période d'incubation, le temps depuis le début de l' incubation ininterrompue à l'émergence des jeunes, varie de 11 jours (quelques petits passereaux) à 85 jours (l' albatros hurleur et le kiwi brun) ! Dans ces derniers, l'incubation est interrompue (!) ; la plus longue période ininterrompue est de 64 à 67 jours dans le manchot empereur …
De plus, si on veut rigoler ou s'instruire, tout au moins réfléchir
, il faut rappeler que cette température interne constatée chez les oiseaux ou les mammifères, homéotherme, ne l'est qu'à une température ambiante adéquate (entre mini et maxi). Elle est aussi une moyenne; elle sera différente selon les familles ou les ordres (hibernation, migration, reproduction …), le sexe (hormones, ovulation …), l'âge (croissance), le cycle circadien (activité/repos, motilité de certains organes et notamment intestinale) …Les oiseaux, comme les mammifères, et l'homme, sont donc aussi hétérothermes (différentes échelles temporelles) et endothermes (du grec ancien « endon » : dans, «
thermos » : chaud), car les productions et/ou pertes de chaleur sont dues à des mécanismes internes.
"Bien qu’ils permettent de se mouvoir quelle que soit la température externe, ces processus de thermorégulation active présentent un inconvénient majeur pour les organismes endothermes : le coût énergétique important qui nécessite une consommation de dioxygène et un apport alimentaire très supérieur à ceux des ectothermes.Afin de limiter ce coût énergétique, certains endothermes ont développé des stratégies légèrement différentes, imprimant des variations de température interne en fonctions de cycles plus ou moins longs. Ce sont alors des organismes appelés « hétérothermes ». Les exemples les plus connus sont sans doute parmi les animaux hibernant, tels que les marmottes, les loirs, les hérissons ou encore certains écureuils. La température interne de ces animaux va significativement diminuer de plusieurs dizaines de degrés lors de la saison hivernale, évitant ainsi un surcoût énergétique lié au maintien de leur température interne à un niveau élevé. C’est finalement le même principe que la position « hors gel » des radiateurs d’une maison secondaire que l’on n’habite qu’une partie de l’année.D’autres organismes hétérothermes vont montrer des variations de température interne en fonction du cycle circadien. Ce phénomène, appelé torpeur, est caractérisé par une diminution de quelques degrés de la température interne au cours de la nuit, puis un retour à un niveau plus élevé durant la journée.Outre les cycles saisonniers ou infradien (hibernation, estivation) et les cycles journaliers ou circadiens (torpeur), il existe un cycle à une échelle de temps plus fine, le cycle ultradien, dont dépendent de nombreux phénomènes physiologiques (cycles du sommeil, battements cardiaques, hormones).Régulation ultradienne au niveau physiologique:Les oscillations ultradiennes sont caractérisées par des cycles de durée inférieure à 20 h (Halberg, 1969). Elles ont été très étudiées au niveau hormonal, car il est relativement connu que les taux d’hormones varient de façon pulsatile au cours de la journée. Dans une revue bibliographique de 1991 (Lloyd and Stupfel, 1991), les auteurs font état des nombreux mécanismes physiologiques cadencés par les cycles ultradiens. C’est le cas par exemple du sommeil paradoxal chez l’homme qui est en moyenne déclenché toutes les 90 minutes, ou toutes les 180 minutes pour les phases de sommeil chez les nouveau-nés. Cependant, très peu d’éléments sont connus à ce jour sur le contrôle ultradien de la température corporelle chez les endothermes.Thermorégulation corporelle pendant les phases de contraintes environnementales:Chez un endotherme, la température du corps est déterminée par l’équilibre entre la production de chaleur et les mécanismes de dissipation de chaleur. Une réponse métabolique bien connue face aux contraintes environnementales est la réduction de la production de chaleur, accompagnée par une réduction de température corporelle. Les fluctuations de la température corporelle peuvent résulter de changements dans le point de consigne, des changements d’activité, ou des modifications de la conductance thermique. Néanmoins, aucune étude n’avait à ce jour testé* si la variabilité dans la température corporelle pouvait en elle-même être une source d’économies d’énergie (en conditions stressantes)."* Car c'est là que ma digression prend doublement son sens
:ce concept a été formellement testé dans une étude menée par l’université Claude Bernard Lyon 1 et publiée en 2016 dansProceedings of the Royal Society …L’étude a mobilisé des … canetons de Barbarie !!!
(Adaptations des animaux face aux variations de température. Étude des variations ultradiennes de températures chez des canetons de Barbarie soumis à différents stress)